You are currently viewing Diabète et alimentation

Diabète et alimentation

Temps de lecture : 8 minutes

Bonjour à tous, nous nous retrouvons aujourd’hui pour un article complet autour du diabète. Peut-être devrions nous dire des diabètes (type 1 et type 2). Un article, où je l’espère vous trouverez les réponses à toutes vos questions ! Et puis, vous connaissez la chanson : s’il vous reste des questions, l’espace commentaires est à vous !

Glossaire

Pour une meilleure compréhension de cet article, je vous invite à lire ce petit glossaire.

diabète
  • Insuline : hormone sécrétée par le pancréas qui a un rôle hypoglycémiant.
  • Glycémie : taux de sucre dans le sang. Ce dernier est régulé notamment grâce à l’insuline. A savoir qu’une glycémie dite normale est situé entre 0;70g/L et 1,10 g/L.
  • Hyperglycémie : glycémie trop élevée (> 1,10g/L)  par rapport la valeur normale.
  • Hypoglycémie : glycémie trop basse (< 0,7g/L)  par rapport la valeur normale.
  • Pancréas : glande appartenant au système digestif, située entre l’estomac et le rein. Il a 2 rôle principaux : sécréter des suc digestifs pour la digestion et sécréter de l’insuline pour la régulation de la glycémie
  • Diabète : hyperglycémie chronique

Quelle différence entre le diabète de type 1 et celui de type 2 ?

Ces deux diabètes portent le même nom de maladie, néanmoins leurs causes est bien différentes. La conséquence, quant à elle est bien la même dans les deux cas : une hyperglycémie chronique. Voyons les différences qui opposent ces deux types de diabètes.

diabète

Diabète de type 1

Diabète de type 2

diabète

Ce n’est clairement pas le diabète le plus répandu, il concerne moins de 10% des cas. Il se développe majoritairement chez les enfants. A savoir que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune (= le système immunitaire de l’organisme se retourne contre l’organisme lui-même.

Parlons sciences :

C’est un dysfonctionnement des lymphocytes T (= des cellules du système immunitaire) qui cause le DT1. Ces lymphocytes identifient les cellules β du pancréas comme des cellules étrangères à l’organisme du diabétique et donc les élimine. Cette destruction est lente et régulière et atteint jusqu’à 90% des cellules β, c’est le début du diabète. Il s’agit donc d’une maladie auto-immune, détectable par la présence d’autoanticorps.

Suite à cette disparition de la capacité de production de l’insuline, l’organisme est incapable de stocker et d’utiliser le le glucose sanguin.

Conséquences : la glycémie est élevé mais l’excès (par rapport au taux normal) ne peut être éliminé pour être stocké. En plus de cela, le corps réagit comme s’il subissant un « manque de glucose » et enclenche ainsi les mécanismes associés : lipolyse, glycogénolyse et néoglucogénèse.

L’absence d’insuline va provoquer une nette hyperglycémie. De cette façon, le glucose n’est pas utilisé de manière classique : il n’est pas transporté vers les muscles / tissus adipeux. De la même façon que dans le diabète de type 2, le foie libère du glucose dans le sang (alors qu’il y en a déjà trop qui n’est pas géré) (glycogénolyse). 

Cet hyperglycémie provoque un déséquilibre osmotique, ce qui implique une fuite d’eau dans les urines. Il existe des des risques de déshydratation et d’insuffisance rénale fonctionnelle.

De cette manière, le pancréas ne peut fonctionner de manière optimale et ne produit pas pas suffisamment (voir pas du tout ! ) d’insuline. C’est l’hyperglycémie assurée !

diabète

 

Il est particulièrement différent du diabète de type 1 notamment par ses origines. C’est un diabète qui est lié dans la grande majorité des cas aux modes de vie : sédentarité, alimentation transformée, suralimentation… Il se développe majoritairement chez les personnes âgées de plus de 50 ans.

Il se caractérise par une hyperglycémie chronique. Il est aussi appelé diabète non insulino-dépendant.

Il est caractérisé par 2 phases :

1 – Le taux d’insuline augmente petit à petit au-dessus des valeurs normales néanmoins les tissus récepteurs habituels n’y répondent pas ou mal (phase d’insulino-résistance précédant l’arrivée du diabète non insulino-dépendant). Cette phase peut être très longue et durée 10 ou 20 ans !

2 – Le pancréas s’épuise et la production d’insuline diminue ce qui induit une glycémie haute (supérieur à 2g/L) de manière chronique. On parle de phase d’insulinodéficience, c’est le diabète de type 2 à proprement parlé.

Cette maladie n’est pas anodine et peut être la source de maladies cardiovasculaires ou encore de troubles visuels, hépatiques et/ou rénales.

Parlons sciences : 

Une compétition s’installe entre les acides gras et le glucose circulant. Je m’explique.

Le tissu adipeux viscéral est en contact avec le péritoine (= « membrane qui tapisse les parois intérieures de l’abdomen et recouvre les organes qui y sont contenus ».) Cette membrane libère en continu des acides gras libres (AGL). Une compétition se met alors en place entre les acides gras libres et le glucose circulant pour être oxydé par le muscle. Compétition largement remportée par les AGL. L’oxydation de ces AGL par le muscle produit des molécules d’Acétyl-CoA. Ces dernières inhibent la glycolyse (=dégradation du glucose circulant grâce à des enzymes). Le stockage des glucides sous forme de glycogène (glycogène synthase) est elle aussi inhibée (car stock de glycogène déjà hauts). De cette manière, les stocks de glycogènes sont intacts et le glucose circulant n’est quasiment pas utilisé par le muscle (au profit des AGL) et n’est pas stocké en glycogène.

Au contraire, cette forte circulation d’AGL favorise :

  • la synthèse de triglycérides au niveau hépatique (le diabète est souvent associé à de l’hypertension artérielle).
  • la stimulation de la néoglucogénèse (le foie libère du glucose).

Bref, c’est le serpent qui se mord la queue !

Complications possibles du diabète

L’hypoglycémie

diabète

Une des complications les plus courantes chez les diabétiques, c’est l’hypoglycémie. Elle peut être liée à une « mauvaise » gestion des traitements à base d’insuline, beaucoup d’activité physique sans collation ou encore des heures de repas décalés. Pour lutter contre cette complication, il est indispensable de savoir gérer ses injections d’insulines et d’avoir une collation à portée de main lors de la pratique d’activité physique.

L’acidose sévère

L’acidose est une complication gravissime et spécifique aux diabétiques de type 1. L’acidose peut mener  au coma et dans les cas les plus graves : la mort. Le traitement est celui d’une cétose « classique » : injection d’insuline, réhydratation et recharge hydro-électrique.

diabète

Macroangiopathie et microangiopathie

  • Macroangiopathie

La macroangiopathie désigne l’affection des « gros vaisseaux »(artères des membres inférieurs, cerveau et cœur). Les diabétiques ont plus de risque que la population générale de développer  des plaques d’athérome dans les vaisseaux sanguins. Les plaques d’athéromes peuvent être la cause d’accidents cardiovasculaires.

  • Microangiopathie

C’est une affection des petits vaisseaux (les capillaires). Ces derniers se dilatent, se bouchent, les parois sont fragilisées, ainsi ils finissent par céder. On parle alors de micro-anévrismes. Ces derniers provoquent une mauvaise irrigation des tissus et des dysfonctionnements sur les organes dont les tissus sont lésés.

Le tryptique diabétique

3 complications courantes chez les diabétiques, sont la rétinopathie, la néphropathie et le pied diabétique.

  • La rétinopathie

Les vaisseaux capillaires rompent au fur et à mesure (anévrisme). Le tissu de l’œil est fragilisé et comprend des zones de nécrose. Cette microangiopathie (cf plus haut) est évolutive et se prolifère.

Toutes ces altérations provoquent des œdèmes qui dégradent le champ de vision et peuvent conduire à une cécité complète.

  • La néphropathie

La microangiopathie (cf plus haut) provoque des nécroses tissulaires au niveau du rein. Cette dernière dégrade donc les fonctions de cet organe.

A noter que l’hypertension artérielle est un facteur de d’aggravation. De plus, cette complication peut être la cause de l’apparition d’une insuffisance rénale.

  • Neuropathie et pied diabétique

La cause est toujours la microangioapthie. Cette dernière provoque une mauvaise irrigation des gaines de myéline (responsables du passage nerveux). Les nerfs sensitifs sont touchés ce qui induit une perte de sensibilité au niveau des pieds, ce qui perturbe la détection des blessures au niveau des pieds. Donc, ces blessures peuvent s’infecter et ne pas être détecté à temps. Dans les cas les plus graves, ces dernières peuvent se nécroser.

diabète

Les traitements du diabète

Bien évidemment avant toutes interventions médicamenteuses, on cherchera à amener le patient vers une meilleure hygiène de vie, une activité physique régulière et une alimentation saine. On recommandera l’arrêt de toutes consommations alcoolo-tabagique.

Le traitement correspond essentiellement à une compensation du manque d’insuline. L’idée étant de réguler la glycémie et de limiter les effets yoyo. 

C’est un traitement à vie, d’insulinothérapie, que devra prendre le patient. Le patient s’injectera de l’insuline quotidiennement ou alors, il utilisera alors une pompe à insuline. Vous savez ces petites pastilles blanches que l’on voit fixées sur le bras de certaines personnes. 

Le traitement va demander un temps d’adaptation au patient mais aussi d’observation (savoir reconnaitre quand une hypoglycémie peut arriver…).

On veillera aussi à un maintenir une pression artérielle sous 140/90 mmHg. 

Les taux de triglycérides seront eux aussi contrôlés (1,5g/L max pour les diabétiques).

Le cas particulier du diabète gestationnel

Le diabète gestationnel touche certaines femmes enceintes et peut disparaitre suite à la grossesse. Il est important de faire les tests au cours de la grossesse afin de pouvoir le prendre en charge le plus tôt possible !

Dans tous les cas, un article complet à ce sujet est disponible dans la catégorie MATERNITE

Adaptations nutritionnelles

Les objectifs de la diététique sont les suivants :

  • Assurer un équilibre glycémique en adaptant l’alimentation aux éventuelles injection d’insuline
  • Prévenir des éventuelles complications du diabète
  • Maintenir un poids stable
  • Autonomiser le patient dans la composition de ses repas
  • Améliorer la qualité de vie du patient

Pour un diabète de type 1, on ne préconise pas de régime hypocalorique, mais un régime alimentaire identique à un non-diabétique.

La répartition glucidique est la base du traitement diététique et se fait selon le schéma insulinique du patient et de sa glycémie. L’apport en glucides est identique à une personne non-diabétique. Cependant, la répartition n’est pas exactement la même : 2/3 de glucides complexes et 1/3 de sucres simples. L’index glycémique des aliments est contrôlé. Suite à la lecture de cet article, vous avez pu comprendre que pour les diabétiques, il est intéressant de privilégier les aliments à IG bas voir moyen 😉

La quantité de sucres simples est idéalement inférieur à 10% des apports.

Et enfin, je le répète encore une fois, je vous conseille de vous faire accompagner par le corps médical et paramédical. Si vous le souhaitez, je suis diététicienne nutritionniste (mon cabinet se situe Paris XV, mais je consulte aussi en visio !), vous pouvez prendre RDV.

Merci à tous d’avoir lu cet article jusqu’au bout ! N’hésitez pas à partager, liker, commenter sans modérations ! Vous êtes atteint d’une pathologie et vous avez des soucis pour adapter votre alimentation, n’hésitez pas me donner le nom de votre maladie en commentaire. C’est avec plaisir que je vous aiderai !

 

On se retrouve vite sur Instagram. Je suis aussi disponible en MP ou par mail pour en discuter 😉

Laisser un commentaire